Inclusion des élèves en situation d’handicap: rentrée mouvementée et visites ministérielles

Rentrée mouvementée pour nos élus AESH. Plusieurs rencontres se sont succédé lors de cette première semaine de reprise. Ces rencontres ont permis de porter nos revendications.

Lundi 19 août 2019 16h

Vos élus AESH ont rencontré le ministre Mr Blanquer lors d’une intersyndicale. Nous avons décidé de participer à cette intersyndicale menée par la FSU. Une déclaration liminaire commune a donc été rédigée et lue directement au ministre lors de cette rencontre lundi soir au rectorat. Pour le ministre de l’éducation nationale, les AESH vont sortir de la précarité grâce aux nouveaux contrats de 3 ans, et pour lui les PIAL amélioreront les conditions de travail des AESH. Pour le Sgen CFDT-Réunion la réalité est toute autre, vous trouverez notre déclaration faite à la déléguée interministérielle en bas de cet article.

Mercredi 21 août 2019 12h15

Vos élus ont participé à une émission de radio, « Le débat du mercredi » sur Réunion la 1ere radio de 12h15 à 13h. Il y avait autour de la table plusieurs personnes, Mr Astourne IEN-ASH, une représentante de la MDPH, une représentante de l’association « DYSEMBLABES », un docteur du CMPP de Sainte-Suzanne et un parent d’élève en situation d’handicap. Nous avons eu l’occasion d’aborder la formation des AESH et les conséquences du PIAL. Vous trouverez le lien vers le podcast de l’émission ICI.

Mercredi 21 août 2019 19h

Nous avons demandé une audience avec Mme Cluzel, secrétaire d’état en charge des personnes en situation de handicap. Une réponse positive nous a été transmise. Une délégation interprofessionnelle de la CFDT, composée d’un membre de la branche associative CFDT santé-socio, une responsable du secteur associatif santé-socio et d’un représentant AESH du Sgen CFDT-Réunion, ont pu rencontrer à la préfecture Mme Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie autisme et neuro-développement. Veuillez-trouver ci-après la déclaration du Sgen CFDT-Réunion.

 

Déclaration du Sgen CFDT-Réunion

Les PIAL prévoient la mutualisation des aides humaines et matérielles, nous dénonçons aussi le fait que ceux-ci se traduisent localement par la dégradation des conditions de travail des AESH du fait de la multiplication du nombre d’élèves à accompagner sur des lieux différents. Pour nous il s’agit plutôt d’un masque qui cache la disparition les Instituts médicaux et qui imposeraient aux AESH et aux enseignants de se substituer aux fonctions d’éducateurs et de soignants, sans formations adéquates. Nous déplorons que le ministère privilégie un accompagnement quantitatif plutôt que qualitatif.

Nous craignons que les chefs d’établissement, seul responsable du PIAL, puissent décider unilatéralement de l’attribution et de la répartition des AESH au sein du pôle. Nous nous inquiétons donc du bien être de l’élève et de la soi-disant cohérence de son projet. Pour nous, il nous semble difficile qu’un élève en situation d’handicap puisse s’adapter à un accompagnement avec 3 ou 4 AESH différents dans la semaine. Et même pour nous en tant qu’AESH, il nous sera difficile de travailler efficacement avec 3 ou 4 élèves ayant tous des besoins spécifiques.

Ce qui nous ramène au problème de la formation. En effet la formation des AESH reste un point noir de cette circulaire. Celle-ci ne prend pas en compte les besoins spécifiques des agents au regard de leurs besoins en fonction des élèves accompagnés.

La formation seulement initiale à l’adaptation à l’emploi de 60 heures (en priorité la 1ère année) n’est pas suffisante et ne répond pas aux nécessités du métier. Le Sgen-CFDT continue de revendiquer une formation continue, c’est-à-dire tout au long de sa carrière, y compris en accédant au CPF (compte personnel de formation). Les enseignants sont également démunis face à ses élèves en situation d’handicap du fait d’un manque de formation. Nous avons pu constater sur le terrain, et dans certains cas, que certains enseignants ne préfèrent pas, souvent par mesure de sécurité, accueillir l’élève quand l’AESH est absent. Pour nous le succès de l’inclusion passe aussi par une formation commune à tous les personnels.

Nos collègues AESH demeurent dans une situation précaire car nous constatons que les salaires restent très faibles. Par exemple, un AESH ayant un contrat de 18h touche moins de 1000 euros. Le Sgen-CFDT revendique une grille de rémunération reconnaissant l’investissement des personnels et que l’ensemble des AESH qui le souhaitent, puissent obtenir un contrat à temps plein. Nous demandons également le versement de la prime REP REP+ pour les AESH travaillant en éducation prioritaire, car actuellement avec les AED nous sommes les seuls contractuels n’ayant pas accès à cette prime. Pour le Sgen-CFDT, la reconnaissance des personnels et des missions des AESH ne peut se traduire sans une réelle révision des conditions salariales.