Une politique éducative de qualité plus que jamais nécessaire !

La politique éducative des cinq dernières années, et deux années de pandémie ont laissé des traces, dans les structures, dans les dynamiques de recrutement et dans l’état des personnels de l’Éducation nationale.

DÉCLARATION Sgen-CFDT

CTMEN du 23 septembre 2022

 

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Une rentrée impactée par la politique éducative des dernières années

Si la rentrée ne s’est pas si mal passée, à quel prix cela s’est-il fait et avec quelles inquiétudes pour la suite de l’année scolaire et pour les conditions de travail des femmes et des hommes qui font l’École au quotidien dans toutes ses dimensions et qui font fonctionner notre système éducatif.
Les manques de personnels dans tous les domaines d’activité de l’Éducation Nationale pèsent sur l’organisation du travail et les conditions d’exercice. A l’impossible nul n’est tenu.

Pour mettre en œuvre une politique éducative de qualité, notre École a besoin de ressources humaines suffisantes et de personnels reconnus et entendus sur l’organisation de leur travail.

Revaloriser significativement… sans intensifier le travail

Ainsi sur la question des rémunérations des personnels enseignants, il est nécessaire de les revaloriser significativement, et cela sans intensifier le travail, sans augmenter la charge de travail des personnels déjà bien conséquente.
Conditionner une augmentation supplémentaire à l’exercice de certaines missions pourrait par ailleurs renforcer les inégalités salariales entre les femmes et les hommes.

Sur la revalorisation des rémunérations, nous demandons une trajectoire pluri annuelle qui donne de la visibilité aux personnels.

L’augmentation annoncée de 10 % comprenant la récente hausse de la valeur du point d’indice pose problème car elle minore la reconnaissance due aux personnels enseignants dont les rémunérations sont en deça de la moyenne de l’OCDE et dont l’engagement sans faille pendant la crise sanitaire n’a pas été reconnu.

Les personnels attendent une juste revalorisation et c’est bien l’ensemble des grilles de rémunération qui doivent être révisées.

Un plan de titularisation élargi

Sur la question des contractuels, l‘emploi contractuel doit être un tremplin vers l’emploi statutaire et le Sgen-CFDT maintient sa revendication historique de titularisation des personnels contractuels sous conditions.
Le Sgen-CFDT souhaite l’ouverture rapide de négociations sur le concours exceptionnel de titularisation annoncé car il ne s’agit pas seulement de discuter des épreuves, des dates, des conditions d’accès au concours. Il s’agit aussi de connaître le nombre de collègues éligibles, de décrire leurs conditions de stage, de formation, de titularisation, de prise en compte de leur carrière antérieure.

Nous demandons que ce plan de titularisation s’étende à d’autres corps que celui des professeurs des écoles.

Des difficultés majeures dans les services administratifs

Le Sgen-CFDT souhaite également attirer votre attention sur le fait que dans les services administratifs que ce soit les rectorats, DSDEN ou les EPLE, de nombreux témoignages font état de difficultés majeures faute de personnels en nombre suffisant ou faute de remplacement pour faire face à l’activité quotidienne et à l‘intensification du travail induite par les réformes administratives ou pédagogiques ou encore la crise sanitaire.

A cet égard, le Sgen-CFDT demande le desserrement du calendrier avec un report de deux mois pour la bascule vers RenoiRH.

AED, AESH, AS… les oubliés…

Par ailleurs, la parution des textes pour la cédésisation des AED montre la nécessité de mettre en place un cadre de gestion et nous réitérons la demande d’attribution de la prime REP ou REP+ aux AED qui sont en première ligne dans les établissements de l’éducation prioritaire. D’autres personnels comme les AESH et les AS qui en sont également exclus doivent pouvoir en bénéficier.

Une nouvelle réforme de la voie pro ? sans concertation ni dialogue !

Depuis la rentrée, d’autres inquiétudes ont surgi avec l’expression médiatique présidentielle évoquant une nouvelle réforme de la voie professionnelle en proférant des annonces qui ne se fondent sur aucun dialogue social préalable et sèment la confusion et la colère.
Dans le contexte politique actuel, notre démocratie exige de la réflexion et des débats éclairés et nuancés.
Le Sgen-CFDT attend des clarifications mais surtout du dialogue et un travail sérieux sur la voie professionnelle pour lever les inquiétudes, conforter les LP et les SEP ainsi que les personnels qui y exercent.
Il est nécessaire de résoudre un certain nombre de tensions sur les conditions de travail des agents, la reconnaissance du travail d’ingénierie pédagogique et de formation mais aussi placer les employeurs devant leurs responsabilités sociales concernant la lutte contre les discriminations, la qualité de l’accueil des stagiaires en PFMP et des apprenti.e.s, la reconnaissance du rôle des salarié.e.s maître d’apprentissage ou tuteurs de stage, l’inscription dans une logique de formation qui n’est pas que formation à des gestes professionnels.

Pour le Sgen-CFDT, la formation professionnelle, avec la complémentarité entre les enseignements généraux, les enseignements professionnels et la formation en situation de travail, doit viser tout autant l’insertion professionnelle que la poursuite d’études, la reprise d’études et la dynamique globale de formation tout au long de la vie.

Les métiers de demain ne sont pas tous connus tant les transitions sont importantes dans notre économie et dans notre société.

Envisager de réformer la réforme du gouvernement précédent, est un aveu d’échec relatif dont les personnels ne peuvent être tenus pour responsables.

Les écueils liés à la mixité des publics et au développement de l’apprentissage, doivent être examinés de près pour améliorer tout à la fois la formation des jeunes et les conditions d’exercice des personnels qui exercent dans la voie professionnelle.