(Comité Technique Ministériel de l'Éducation nationale)
« École de la confiance »
Le CTMEN d’aujourd’hui se tient quelques jours après le vote à l’assemblée de la loi dite de « l’école de la confiance ». Concernant le Sgen-CFDT, les débats parlementaires sur le projet de loi pour une école de la confiance démontrent une fois de plus que l’École est un terrain de jeu idéologique facile. Mais ces jeux ont des conséquences plus que problématiques.
Il ne devait pas y avoir de loi… finalement, devant l’engagement d’avancer sur l’école inclusive mais aussi l’obligation d’instruction dès trois ans, on peut considérer qu’il y a bien une loi Blanquer. Le mantra « École de la Confiance » est de fait contredit par la réalité d’un pilotage toujours plus injonctif de l’Éducation nationale.
Le Sgen-CFDT exprime son mécontentement sur la méthode utilisée pour construire ce projet de Loi : manque de transparence, dialogue social trop réduit, ajout d’amendements deux jours avant l’examen de la Loi par l’Assemblée. De la part du Ministère, c’est s’asseoir sur l’agenda social 2019 qui avait fait notamment de la direction d’école un sujet de négociations.
Alors que les médias se sont focalisés sur des marronniers ou bien des sujets totalement secondaires, les citoyennes et citoyens risquent de passer à côté des conséquences éducatives réelles. Elle oublie que l’éducation doit être portée par des agents, sur un territoire. Nous considérons qu’il s’agit d’un patchwork sans exposé des motifs unifié… Pour le Sgen-CFDT, cette loi donne des recettes toutes faites, conçue de façon jacobine, qui oublie que le territoire est divers.
Formation initiale
Madame Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et Monsieur Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, ont annoncé leur décision de rénover les concours de recrutement des enseignant·es et CPE en les plaçant en M2. Cette modification, la réunion d’hier l’a montré, implique un travail sur l’évolution de la formation dans le cadre du master, mais aussi sur la formation continuée pendant les premières années de titularisation.
Le dialogue social qui va s’engager sur le sujet est annoncé comme large et ouvert, ce qui est nécessaire. Et s’il convient de discuter du fond et des objectifs visés, nous ne pourrons faire l’impasse sur les enjeux budgétaires liés. Pour le Sgen-CFDT, la réussite de la réforme envisagée suppose :
Sur le concours :
- Un concours dont le nombre des épreuves est limité : deux maximum dont une épreuve orale
- Des épreuves dont la durée est limitée
- Des épreuves très professionnelles
- Une épreuve adaptée pour les étudiants ayant suivi un parcours de pré-professionnalisation
- Un jury formé de personnels de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur (dont des ESPE)
Et nous revendiquons :
- une mise en situation professionnelle très progressive tout au long du master ;
- pour les étudiants en master 2 MEEF , une rémunération au moins égale à celle perçue par les fonctionnaires stagiaires actuels ;
- une formation continuée sur les trois premières années après l’obtention du concours et du master ;
- une décharge d’enseignement pour les T1 afin qu’ils ne soient pas à temps plein en classe et puissent continuer à se former
Personnels administratifs
Pour la plupart des points à l’ordre du jour de notre CTMEN, le travail des personnels des fonctions dites support ou soutien, et en particulier les ITRF et les personnels administratifs, est crucial. Suivi des contrats, suivi des dossiers d’AED en préprofessionnalisation, suivi des dossiers d’indemnisation, impact non évalué des EPLESF, et évolution des fonctions financières… reposent sur leur travail. Or le gouvernement fait le choix de supprimer des postes. Ces personnels sont donc confrontés à une intensification de leur travail. Comme ils subissent en outre un régime indemnitaire parmi les plus faibles de leur filière en comparaison des autres ministères, il n’est pas étonnant que l’Éducation nationale peine à attirer et retenir ces personnels. Les discussions qui ont commencé dans le cadre de l’agenda social devront déboucher sur des améliorations significatives pour les agents.
Compte personnel de formation
Concernant l’ensemble des personnels, nous relayons les difficultés de mise en place du CPF dans de nombreuses académies. En effet, nos remontées font état d’importants retards, avec même dans des académies, aucune communication en direction des personnels sur leurs droits. Des académies nous affirment qu’elles sont en attente de textes ministériels qui définissent tant les modalités que les critères des formations éligibles. Quid également des budgets alloués au paiement des personnels qui ont déposé ces dernières semaines leur dossier auprès des Rectorats ? Les budgets semblent, très en-deçà. Nous demandons une communication en direction des personnels et des recteurs et rectrices afin que le dispositif devienne effectif. Nous demandons aussi qu’un bilan de la mise en oeuvre du CPF soit présenté régulièrement devant le CTMEN.