Pourquoi le Sgen dit non à la répartition des moyens horaires d’enseignement?

C’est dans une atmosphère inquiétante que nous allons aborder la rentrée 2020.

La dégradation des conditions de travail tant sur le plan matériel qu’humain, nous a amené à boycotter les CTA du 31 janvier et du 6 février 2020.

Le Sgen-CFDT Réunion ne peut que déplorer la suppression des 48 équivalents temps pleins allouées au second degré et l’absence totale de création de postes pour le premier degré.

Nous nous inquiétons des conséquences catastrophiques que cela aura sur nos élèves et aussi sur l’ensemble des personnels notamment en termes de conditions de travail.

Quelle est la place de l’éducation dans notre pays ? Où est la prise en compte de nos spécificités locales en termes de pauvreté et de chômage ?

Devrions-nous nous satisfaire des 37% de taux de décrochage scolaires chez les jeunes ?

Ne peut-on considérer aussi le grand nombre d’établissements en éducation prioritaire de notre académie comme un signal fort des besoins du territoire ?

C’est pourquoi, à besoins considérables il faut des moyens considérables !!!!!

 

Alors que l ‘éducation et la formation, si chères à notre recteur, auraient pu être les principaux leviers pour combattre ces fléaux, nous constatons que l’équilibre budgétaire prend le dessus sur l’humain. On ne peut certes pas parler de diminution des moyens au vue de la diminution du nombre d’élèves, mais en réalité les moyens sont depuis longtemps insuffisants : non à une logique purement comptable.

 On attendait une augmentation de la dotation pour prendre en compte les spécificités de notre île et on ressort avec des inquiétudes pour préparer la rentrée 2020 :

  • actuellement les remplacements ne sont pas efficients : 60 postes manquants pour pérenniser le remplacement dans le premier degré,
  • comment l’Académie va assurer la mise en place du projet national de dédoublement des grandes sections ?
  • Les E3C également suscitent partout critiques et incompréhension. Ce nouveau dispositif qui devait concilier l’évaluation du contrôle continu et les modalités de l’examen terminal est complètement, et encore une fois de plus, déconnecté de la réalité du travail concret des personnels. On voit bien la lourdeur d’organisation que cela amène mais surtout le stress et la charge de travail, tant pour les personnels que pour les élèves. Le temps d’apprentissage, notre mission essentielle, se trouve encore impacté par un élément de réforme qui n’apporte pas la simplification d’un examen que faisait supposer le projet originel. Une réforme ambitieuse du lycée suppose des moyens que la dotation allouée et la répartition proposée lors de ces CTA ne prennent pas en compte.