REPENSER L’ECOLE

Un récent article du Monde (le Monde du 16 janvier 2018) nous présente les nouveaux conseillers dont s'est entouré le Ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blancher, pour repenser l'Ecole.

Les nouveaux conseillers du Ministère sont d’illustres personnalités, toutes issues du milieu scientifique, et forment 3 instances :

le Conseil des Sages de la laïcité constitué de 12 Sages sous l’égide de Dominique Schnapper, politologue et sociologue ;

le Conseil scientifique de l’Education nationale constitué d’une vingtaine d’experts dont Boris Cyrulnik, neuro psychiatre, Cédric Villani, médaillé Fields 2010, Pierre Mathiot, politologue à l’origine du dispositif d’égalité des chances. Inauguré le 10 janvier 2018, ce Conseil scientifique est présidé par Stanislas Dehaene, psychologue spécialiste du fonctionnement du cerveau, et se penchera sur la pédagogie, la formation, les manuels scolaires et la métacognition (apprendre aux élèves à apprendre) ;

le Conseil supérieur des programmes dirigé par Souad Ayada, IGEN philosophe spécialiste de spiritualité islamique, qui poursuivra la refonte des programmes scolaires.

 

Le Ministre, en s’entourant de ces experts, compte bien démontrer que les neurosciences, autrement dit les sciences cognitives et le cerveau, ont toute leur place dans l’évolution de la pédagogie et de l’enseignement au même titre que les sciences de l’éducation dans les ministères précédents.

Même si le recours à la science pour réformer l’Ecole n’a rien de nouveau, comme nous le rappellent les bâtisseurs de l’Ecole républicaine et laïque de Jules Ferry, et plus récemment la commission de réflexion Pierre Bourdieu/François Gros, il n’en est pas moins vrai que les réactions sur le terrain ne manquent pas de nous interroger sur le lien entre experts et communauté éducative.

 

Pour le Sgen-CFDT, Le conseil scientifique doit proposer des outils d’évaluation et des outils d’intervention à destination des professeur.e.s. Les personnels enseignants, les inspecteurs et inspectrices de l’Education nationale, les conseillers et conseillères pédagogiques et les formateur.trice.s académiques travaillent déjà en ce sens.
Est-ce à dire que leur expertise en matière d’ingénierie pédagogique est niée ? Est-ce à dire que leur travail n’est pas reconnu ? Est-ce à dire que les ressources pédagogiques publiées sur les sites Eduscol, celles diffusées par CANOPE n’ont aucune validité désormais ?

https://www.sgen-cfdt.fr/actu/installation-du-conseil-scientifique-de-leducation-nationale/