[EPS] La position du Sgen-CFDT sur le DNB

Note revendicative du Sgen-CFDT sur le DNB, octobre 2015

Dans la continuité du nouveau socle commun, de connaissances et de culture et des nouveaux programmes, le Ministère de l’Éducation nationale s’attaque à un de ces monuments historiques : le Diplôme National du Brevet. La Loi de Refondation de 2013 affirme que le DNB atteste de la maîtrise du socle. Pour le Sgen-CFDT, cette phrase devrait permettre de se débarrasser du DNB sous sa forme actuelle avec son contrôle continu et ses épreuves terminales.

Il n’en est rien et le Ministère, peut-être pour donner de vains gages à certaines organisations syndicales, a choisi de transformer le DNB en petit bac. Non pas celui auquel on jouait enfants pendant les vacances mais un vrai bac miniature. En effet, le nouveau DNB serait constitué d’un contrôle continu sur 400 points obtenus en transformant en points les quatre niveaux de maîtrise des domaines du socle commun. S’y ajouteront trois épreuves terminales notées chacune sur 100 : deux épreuves écrites, l’une portant sur français, histoire-géographie et EMC, l’autre sur mathématiques, sciences et technologie, une épreuve orale portant sur la présentation d’un projet réalisée au cours du cycle 4 en EPI ou dans l’un des parcours. Il sera possible de booster son score grâce à l’enseignement de complément avec 10 ou 20 points. Ainsi peut-être que des élèves auront leur DNB avec 720 points comme les bacheliers scientifiques dont la moyenne dépasse 20.

Cette proposition a fait l’unanimité contre elle. Les tenants des disciplines et la note rejettent un contrôle continu qui s’appuie sur des niveaux de maîtrise et la notation sur 700 perturbe leur schéma mental et leur système algébrique ventésimal. Le Sgen-CFDT regrette le maintien d’épreuves terminales qui dénaturent la notion même de cycle en transformant la classe de Troisième en classe de bachotage. Le Sgen-CFDT regrette également le maintien d’un double système d’évaluation entre niveaux de maitrise et une notation chiffrée qui ne sert ici qu’à l’attribution d’un diplôme inutile sur le plan légal puisque sa non obtention n’empêche pas la poursuite d’études ».

La position du Sgen-CFDT sur l’EPS s’inscrit dans cette perspective :

Nous rejoignons de fait la position globale du Sgen-CFDT qui soutient un DNB s’appuyant sur le contrôle continu et non sur des « épreuves terminales ».

En outre, si le contrôle continu n’est pas une forme d’évaluation reconnue comme diplômante par certains, alors, certes, l’EPS comme d’autres disciplines, « ne comptent pas »…, mais elles ne « comptaient » pas plus hier… Les disciplines ne s’opposent pas, mais se complètent pour la formation  équilibrée de l’enfant.

Nous pouvons en effet constater que le contrôle continu gagne en cohérence en étant directement lié aux compétences du socle. De ce fait, l’EPS sera prise en compte dans les 5 domaines de maîtrise du socle commun, avec une des composantes du premier domaine « comprendre, s’exprimer en utilisant les langages des arts et du corps », ce qui est une réelle avancée au regard de l’ancien socle. (Une moyenne de trois APSA, diluée dans une moyenne globale est-elle plus explicite que la contribution à l’acquisition de 5 domaines de compétences ?). Des outils pertinents et des temps de concertation seront à exiger pour permettre à chaque enseignant de s’exprimer.

Nous pouvons également envisager, que l’EPS puisse être représentée lors des « épreuves terminales », puisqu’elles existent…. dans un oral, portant par exemple sur un EPI, ou encore le parcours citoyen ou artstique… Un élève ayant par exemple vécu, sur ces heures d’EPS, un EPI autour des activités circassiennes, pourra en rendre compte, de façon enrichie par l’approche interdisciplinaire, dans cette épreuve.  Aux collègues d’en définir les modalités, voire d’y envisager la place du corps.

Enfin, pour le Sgen-CFDT, poser l’existence d’une épreuve d’EPS « notée » pour le diplôme comme seule condition de la pratique physique des élèves, et du rôle de l’école dans la découverte des APSA…(mais alors aussi des arts, des langues…) interroge… Avons-nous besoin d’une épreuve finale pour impliquer nos élèves dans la pratique, pour proposer des programmations riches et diversifiées, pour élaborer des contenus d’enseignement ambitieux et adaptés à tous… pour les évaluer de façon la plus explicite possible? Certes le milieu sportif est tenu par ce paradigme du bâton et de la carotte… par l’esprit de compétition, de classement, et a imprégné une bonne partie de la société, ou l’inverse… mais l’EPS, comme l’ensemble de l’école, qui vise la formation d’un citoyen autonome et responsable, doit elle suivre ce chemin ou au contraire, montrer d’autres voies de réalisation ?

Cecile Rossard, Secrétaire fédérale Sgen-CFDT, responsable EPS