Pour le Sgen-CFDT, cette deuxième écriture des programmes EPS prend en considération certaines remarques soulignées par différentes organisations.
Nous nous félicitons en effet :
- D’une cohérence de structure et de présentation entre les différents cycles.
- D’une harmonisation des objectifs et finalités sur le parcours.
- D’une articulation plus explicite entre les compétences disciplinaires et les compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
- D’une entrée par champs d’apprentissage complémentaires.
En allant un peu plus loin dans les texte :
La finalité première de l’EPS est bien identique pour tous les cycles ce qui est un gain de cohérence évident.
« L’EPS développe l’accès à un riche champ de pratiques, à forte implication culturelle et sociale, importantes dans le développement de la vie personnelle et collective de l’individu. Tout au long de la scolarité, l’EPS a pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué, dans le souci du vivre ensemble. Elle amène les enfants et les adolescents à rechercher le bien-être et à se soucier de leur santé ».
Une recommandation d’inclusion des élèves à besoin éducatifs particuliers est rappelée, et mériterait, selon nous, d’être accompagnée par la suite, de mesures d’accompagnement. En effet, si l’EPS est souvent un lieu d’inclusion porteur pour les élèves d’ULIS par exemple, ou porteurs d’autres handicaps, cette inclusion reste à construire, avec les enseignants, et la classe, pour permettre l’épanouissement les acquisitions de tous et de chacun.
Une référence à l’association sportive est mentionnée, mais nécessiterait selon nous, notamment en lien avec la réforme du collège et la mise en place du socle, une attention plus poussée. L’AS peut représenter un espace très favorable au développement de certaines compétences du socle et aux finalités précisées ci-dessus.
Les compétences générales, qui peuvent être associées aux anciennes Compétences Méthodologiques et Sociales, proposent des formulations en lien avec les domaines du socle. La référence à la culture « S’approprier une culture physique sportive et artistique » , qui figure de façon plus implicite qu’avant dans les finalités, apparaît dans ces compétences générales, ce qui nous semble cohérent.
Nous pouvons rappeler que dans l’expérience humaine des élèves, ces compétences sont imbriquées à leur expérience globale, et ne sont pas « à isoler » comme entité séparées des autres compétences, sollicitées et élaborées lors des cours d’EPS.
Comme beaucoup de collègues, nous pouvons constater des formulations qui peuvent sembler un peu « floues », et parfois peu détaillées ou superficielles dans les repères de progressivité, entre les différents cycles, avec des niveaux de maîtrise peu identifiés.
Comme beaucoup de collègues, nous pouvons constater l’absence de repères de temporalité sur la durée des cycles, et des indications larges concernant les programmations à construire. Nous le constatons…
Mais contrairement à certains, si des apports notamment sur les attendus de fin de cycle et repères de progressivité nous semblent nécessaires, nous pensons aussi que ces textes peuvent être l’occasion pour les équipes de se saisir d’une autonomie responsable… Une exigence commune sur les finalités et les objectifs, une matrice commune et structurante au regard de l’ensemble des programmes et du socle, et une liberté à investir dans les moyens et APSA supports pour y parvenir.
Là où certains peuvent lire « on nous demande de faire seulement 4 champs d’apprentissage »… Il est possible de lire « Les équipes vont pouvoir proposer, au regard des finalités de la discipline et de la cohérence des parcours, des programmations équilibrées, qui s’appuieront sur des APSA supports variées, dans un traitement didactique scolaire. Rien n’empêche les collègues de s’appuyer sur les 8 groupements précédents pour organiser leur programmation, si cela était un outil efficient pour l’équipe, mais rien n’empêche non plus (plus…), de croiser l’activité cirque et danse pour développer des compétences communes, complémentaires au domaine d’apprentissage…
Là où certains peuvent lire « on fait quasi le même programme du cycle 2 au cycle 4… » Il est possible de lire « Les équipes vont pouvoir s’appuyer sur leurs expériences, leurs formations et leurs compétences professionnelles, pour redéfinir les compétences attendues au regard des spécificités de leurs élèves, dans le contexte précis de leur établissement, en fonction des cycles d’apprentissage. Ils pourront aussi réfléchir aux temporalités les plus appropriées pour attendre les compétences attendues dans le cycle. Les 10h ou 20h de pratiques, peuvent rester des indicateurs, mais nous savons bien qu’elles n’ont parfois pas de pertinence au regard du niveau initial des élèves (lié à leurs expériences passées), et que les équipes s’adaptent bien plus aux contraintes matérielles, définiées de vacances à vacances pour décider de la durée des cycles…
Là où certains peuvent lire, « on abandonne le travail fait autour des compétences », les « fiches ressources »… il est possible de se dire « La matrice « connaissances, capacités, attitudes », structurant les anciens textes, ont été parfois de réelles occasions de réflexions collectives au sein des équipes et des académies. L’enjeu était bien d’aller au delà de la formulation linéaire de la compétence. Par exemple « Assumer différents rôles »… « Faire un choix pertinent »… qu’est-ce que cela signifie en terme d’objectifs de transformations, de contenus d’enseignement, de stratégies d’apprentissage, de contexte d’expérience… pour un élève de Cycle 2 ou de cycle 4… dans un établissement de REP ou autre… Ces questions continuent d’être pertinentes et continuent de devoir être posées… Et si les outils des fiches ressources, le cadrage de déclinaison des compétences, ou d’autres outils de réflexions et de formalisations, sont porteurs dans la définition et l’affinement des contenus et contexte d’apprentissage, n’hésitons pas à les utiliser, à les faire vivre, à les partager… des documents annexes aux programmes pourront peut-être s’en inspirer.
Mais là encore, si nous voulons que cette autonomie puisse être mise au service de la réussite scolaire et de l’épanouissement de nos élèves, il convient sans doute que les attendus « nationaux » pour les fins de cycles et les repères de proressivité gagne en précision afin d’orienter le travail collectif (PERSO : je ne sais pas si c’est vraiment ce que je souhaite ou ce que j’entends que les profs souhaitent…) et l’harmonisation dans les livrets; et que chacun des acteurs se porte garant des finalités du SE et de sa discipline, en accord avec un cadre national, balisé par le socle commun.
Il est également indispensable que des moyens de concertation et de travail collectif soient accordées aux équipes, pour permettre une adaptation pertinente de ces programmes à nos publics. L’harmonisation pour le cycle 3 par exemple, nécessitera plus de temps et d’investissement. Il en est de même pour les inclusions des EBEP… pour l’apprentissage du Savoir nager… qui demandent bien souvent plus de maître que de classes…Etc… .
La fonction de coordonnateur de discipline, prend dans ces nouveaux textes, tout son sens, et le Sgen-CFDT demande que cette fonction, qui entre aujourd’hui dans les IMP, puisse être, sur demande des personnels, accordée en décharge s’ils le souhaitent.
Nous rappelons que si l’augmentation générale des salaires reste une préoccupation des enseignants, comme reconnaissance de leur travail. Ces derniers, bien souvent, souhaitent aussi, tout simplement, pouvoir faire leur travail du mieux possible, et ajouter sans cesse des missions, sans envisager que les enseignants, puissent être déchargés d’heures de face à face avec les élèves, ne pourra qu’apporter des obstacles à la mise en oeuvre des réformes à venir, notamment en éducation prioritaire.